Vous avez déjà animé une réunion où tout partait bien… jusqu’à ce que surgisse le fameux :
– « Oui, mais… »
Et là, l’énergie retombe, les idées s’enlisent et la créativité s’évapore ?
Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls.
Ce réflexe quasi universel, que j’ai vu à l’œuvre des dizaines de fois quand j’étais manager en magasin, s’appelle un jeu psychologique, et il peut miner la coopération d’une équipe entière.
Pourquoi parle-t-on de « jeu » ?
Le terme vient de l’analyse transactionnelle (Eric Berne) : c’est un scénario inconscient, dans lequel chacun tient un rôle et qui se répète… jusqu’à créer frustration, blocages et parfois conflits ouverts.
Le « Oui, mais » en est un parfait exemple :
- Quelqu’un propose une idée
- Une autre personne réagit : « Oui, mais… »
- La discussion tourne court, ou part en débat stérile.
Ce jeu donne l’illusion qu’on écoute… alors qu’en réalité, on ferme la porte à la nouveauté.
Les conséquences pour l’équipe ?
Concrètes, et parfois coûteuses :
- Perte d’engagement
Quand on se fait systématiquement « oui-maiser », on finit par ne plus proposer d’idées. - Tensions sous-jacentes
Ces objections déguisées alimentent frustration, agacement et non-dits. - Créativité bloquée
L’équipe passe plus de temps à contrer qu’à construire. - Perte de temps et d’efficacité
Les réunions deviennent des espaces où rien n’avance vraiment… et tout le monde le ressent.
Un exemple concret du terrain
Quand je gérais une équipe de vente en magasin, on avait un rituel : proposer chaque semaine une action pour améliorer l’expérience client.
Les premières fois, c’était la valse des « Oui, mais » :
– « Oui, mais on n’a pas assez de temps »
– « Oui, mais ça ne marchera pas »
– « Oui, mais le siège ne sera jamais d’accord »
Résultat : au bout de trois réunions, plus personne n’osait proposer.
J’ai compris qu’on jouait sans le vouloir au jeu du « Oui, mais », et que c’était mon rôle de briser ce cercle.
Comment en sortir ?
Voici ce qui a marché (et que je transmets aujourd’hui dans mes formations) :
- Remplacer le « Oui, mais » par « Oui, et… »
Plutôt que de contrer, on complète, on rebondit. - Poser des questions ouvertes
– « Comment pourrions-nous contourner cette difficulté ? »
– « Qu’est-ce qui serait possible malgré les contraintes ? » - Nommer le jeu
Dire à l’équipe :
« Attention, je sens qu’on part dans des “Oui, mais”. Essayons de reformuler. »
- Favoriser un climat psychologique sécurisant
Pour que chacun ose proposer, même des idées imparfaites.
Pourquoi ça change tout ?
Quand on déjoue ce jeu psychologique :
- Les idées circulent plus librement.
- Les équipes se sentent écoutées et respectées.
- L’énergie collective repart, et ça se voit… jusque dans les résultats.
Et maintenant ?
Repensez à votre dernière réunion :
Avez-vous entendu (ou dit) un « Oui, mais… » ?
Et si, la prochaine fois, vous essayiez plutôt un « Oui, et si… » ?
Partagez en commentaire vos expériences du “Oui, mais” en équipe !
Et si vous voulez aller plus loin, parlons-en ensemble : j’accompagne les équipes pour identifier et sortir de ces jeux psychologiques, et (re)trouver le plaisir de construire ensemble.